Bombardier Transport investit dans le Nord et crée 400 emplois

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Le constructeur ferroviaire envisage de recruter d'ex-salariés de Bridgestone et de SKF à Crespin.

Enfin une bonne nouvelle pour les Hauts-de-France, où plusieurs bassins d'emplois sont sinistrés. Bombardier Transport, la filiale ferroviaire du canadien ­Bombardier, a annoncé vendredi un plan d'investissement baptisé « Plan 1000 » au bénéfice de son site de Crespin (Nord). Le groupe prévoit d'engager 25 millions d'euros pour augmenter la production de voitures de trains à 1000 exemplaires par an d'ici à 2021, contre 700 aujourd'hui. Afin d'accompagner cette hausse de cadence, Bombardier Transport crée 400 emplois qui se traduiront tous par des contrats à durée indéterminée (CDI).

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« Le Plan 1000 est pour nous autant une nécessité industrielle qu'un pari sur l'avenir », déclare Laurent Bouyer, président de ­Bombardier Transport France et Benelux. Le carnet de commandes de l'usine est en effet plein à craquer. Sur la seule année 2021, le site qui se présente comme « la plus grande usine ferroviaire d'Europe », doit livrer 400 voitures pour le Francilien, un train de banlieue circulant en Île-de-France, plus de 500 voitures pour les trains régionaux Omneo, ainsi que des wagons du RER nouvelle génération (lignes D et E du RER), du train M7 de la SNCB (Belgique) et du métro parisien (MF 29) Cela, en partenariat avec Alstom qui doit finaliser, le 29 janvier 2021, l'acquisition de Bombardier Transport. Ce dernier est aussi en lice pour le marché du futur RER MING (ligne B) pour lequel il s'est allié à l'espagnol CAF face… à Alstom.

Prêt de salariés d'entreprises en difficulté

La charge de travail de Crespin est assurée jusqu'en 2025. Mais Bombardier Transport estime que l'activité restera dynamique à plus long terme. Cela, grâce aux investissements des collectivités dans les transports publics urbains et régionaux et à leur volonté de privilégier les mobilités les moins polluantes.

À Crespin, Bombardier Transport prévoit la création de nouveaux postes de montage et de nouvelles lignes d'assemblage. Et, plus largement, une numérisation et une robotisation de l'outil de production, afin d'améliorer la productivité et de réduire la pénibilité de certains postes, par exemple en peinture et chaudronnerie. Sur les 25 millions investis, 4 millions sont destinés à « accompagner la modernisation et la montée en cadence des fournisseurs », précise le groupe. Ce dernier réalisera des investissements directs, essentiellement chez des PME françaises, afin de les aider à acheter de nouveaux équipements.

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Concernant les embauches, les contrats en CDI seront proposés aux salariés en CDD et aux intérimaires du site de Crespin dont les effectifs grimperont à plus 2500 personnes. Cela, « afin de conserver le savoir-faire et l'expertise au sein de l'entreprise ».

Bombardier entend aussi jouer la carte locale et a engagé des discussions avec des entreprises basées dans les Hauts-de-France, région touchée par des plans sociaux dans l'aéronautique - à l'instar de celui en cours chez le spécialiste des roulements à billes SKF à Rouvignies (Nord) - et par des fermetures de sites, comme celui de pneuma­tiques de Bridgestone à Béthune (Pas-de-Calais). Le groupe envisage d’ailleurs d'employer d'anciens salariés de Bridgestone et de SKF. Il compte aussi utiliser un dispositif mis en place par Xavier Bertrand, président de la région, qui permet de recourir à des transferts et des prêts de salariés employés dans des entreprises en difficulté. Les profils de chaudronniers et soudeurs spécialisés dans l'aéronautique, donc très bien formés, sont particulièrement recherchés.

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