Économie Cinéma

Avec la fusion d’Unifrance et TV France International attendue fin juin, les exportations  du septième art et de l’audiovisuel devraient bénéficier d’un budget renforcé.

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Le président d’Unifrance, Serge Toubiana, pose à son arrivée à la 26e cérémonie des trophées du « Film français » au Palais Brongniart à Paris, le 5 février 2019. Le président d’Unifrance, Serge Toubiana, pose à son arrivée à la 26e cérémonie des trophées du « Film français » au Palais Brongniart à Paris, le 5 février 2019.

La première étape a été franchie haut la main pour la création d’un organe unique de représentation du cinéma et des séries françaises à l’international. Le 12 mars, lors de son comité directeur, Unifrance, l’association chargée de promouvoir le cinéma français hors de nos frontières, a validé, par 42 voix sur 45, le principe d’une fusion avec TV France International (TVFI), qui défend les couleurs des programmes audiovisuels hexagonaux à l’export.

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« Jusqu’à présent on s’y était pris comme des manches », admet Serge Toubiana, président d’Unifrance. Aiguillonné par un rapport de la Cour des comptes qui pointait la faible efficacité du soutien public à l’exportation dans ces deux secteurs, le Centre national du cinéma (CNC) avait commandé un rapport sur un regroupement des deux structures dès 2014. Mais il s’était toujours heurté à des oppositions. « Cette réforme est possible aujourd’hui parce qu’elle est liée à l’évolution des marchés et des pratiques artistiques », souligne Serge Toubiana.

« Une aubaine »

Pendant des années, le petit monde du septième art français toisait ses confrères du petit écran. Mais l’engouement phénoménal pour les séries, diffusées sur les télévisions ou les plates-formes internationales comme Netflix ou Amazon Prime Vidéo, a modifié la donne. Au point que la notoriété à l’étranger des acteurs et des réalisateurs s’épanouit parfois davantage grâce à des séries qu’à des longs-métrages.

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TVFI doit encore donner son feu vert à sa propre dissolution, afin d’intégrer Unifrance grâce à un traité de fusion. L’opération devrait être finalisée fin juin. La nouvelle entité, qui conservera le seul nom Unifrance, bénéficiera de moyens plus conséquents qu’aujourd’hui. Aux budgets annuels d’Unifrance (8,4 millions d’euros), de TVFI (3,6 millions), le CNC apportera 3 millions de plus par an. Auxquels pourraient s’ajouter des aides publiques à l’exportation. « Cela permettra de peser plus lourd », assure Daniela Elstner, directrice générale d’Unifrance. Hervé Michel, président de TVFI y voit « une aubaine ». « Notre travail c’est qu’un Texan puisse faire le lien à travers Omar Sy entre la série Lupin diffusée sur Netflix et Police d’Anne Fontaine », explique Daniela Elstner.

Un courrier des équipes dénonçait en août 2020 « une ambiance délétère et un mal-être au travail pour une majorité des salariés »

Personne ne cache qu’il y a eu des résistances, des oppositions. Cette fusion a inquiété les salariés d’Unifrance. Un courrier des équipes fustigeait en août 2020 le manque d’explication sur la réorganisation et la stratégie. Il dénonçait également « une ambiance délétère et un mal-être au travail pour une majorité des salariés ». Mme Elstner, issue du sérail des vendeurs internationaux de films, avait assuré fin janvier aux représentants du personnel que tous les emplois seraient préservés avec la fusion. Depuis son arrivée en octobre 2019, six départs – dont deux contraints – sur une équipe de trente-cinq ont pourtant été enregistrés. « Il y a eu des départs et des arrivées mais un certain turn-over, c’est sain », répond la dirigeante qui a réorganisé les équipes, toutes en télétravail depuis un an.

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