Une fromagerie pendant la crise du coronavirus (illustration). — P.Guyot/AFP
Il ne représente pas moins de 125.000 entreprises et 180.000 salariés en Pays-de-la Loire. Il est donc bien placé pour juger l’impact de la crise sanitaire sur l’économie régionale. L’U2P, le syndicat patronal des TPE-PME dans le secteur de l’artisanat, du commerce de proximité et des professions libérales, estime qu’entre 15 % et 20 % des petites entreprises sont « en instance de fermetures pour l’année à venir ».
« On n’échappera pas à une vague de fermetures en 2021, s’inquiète Fanny Reyre-Menard, la toute nouvelle présidente de l’U2P en Pays-de-la-Loire. Jusque-là, les aides et le chômage partiel ont permis d’éviter un grand nombre de défaillances. Mais ces aides ne pourront pas se substituer éternellement à la réalité économique. D’après les retours que nous avons, ça risque de se compliquer ces prochains mois. On va, en tout cas, tout mettre en œuvre pour éviter cela. Et peut-être que la reprise sera plus rapide que prévu. »
Fanny Reyre-Menard, présidente de l'U2P en Pays-de-la-Loire. - F.Rault« Des écarts extrêmement importants »
Si certaines activités sont parvenues à tirer leur épingle du jeu, la baisse des chiffres d’affaires en 2020 est évaluée à « au moins 20 % » dans l’artisanat et le commerce, indique Fanny Reyre-Menard. « Mais ces données cachent des écarts extrêmement importants entre des entreprises qui ont eu une chute d’activité drastique et d’autres non. La capacité des entreprises à encaisser ces difficultés au niveau de leur trésorerie est également très variable. »
Même des commerces considérés « essentiels », comme les traiteurs et boulangeries, ont souffert d’un manque clients dû au télétravail ou aux annulations en cascade dans l’événementiel, rapporte l'U2P qui cite les chiffres de -30 % chez les charcutiers-traiteurs et -25 % chez les boulangers.
Conséquence de tout ça, le moral des patrons de petites entreprises est atteint. « Il y a beaucoup de souffrance, de la colère, de l’épuisement, confie Fanny Reyre-Menard. Le deuxième confinement a été extrêmement difficile à vivre. Il faut que tout le monde prenne ça en considération : les pouvoirs publics, les clients. On est très heureux de reprendre le travail. Mais on a aussi une énorme pression parce qu’on se met en tête d’essayer de rattraper le maximum en un mois. Il faudra qu’on soit tous indulgents. »