Coronavirus : 7,1 milliards d'euros de perte pour Air France/KLM, 1,1 milliard pour Airbus

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Un avion Air France à l'aéroport de Roissy à Paris.

Un avion Air France à l'aéroport de Roissy à Paris. — Christophe Ena/AP/SIPA

Un choc « sans précédent » pour Air France-KLM​. La compagnie aérienne a perdu 7,1 milliards d’euros l’année dernière en raison de l’épidémie de coronavirus, tandis qu' Airbus, lui, a limité la casse avec une perte nette de 1,1 milliard d’euros.

Le chiffre d’affaires s’est effondré de 59 % par rapport à 2019, à 11,1 milliards d’euros, a précisé Air France-KLM, jeudi, dans un communiqué.

Pas de rebond immédiat du marché

Malgré la déconfiture du secteur aérien, le constructeur européen, lui, s’en est mieux tiré avec perte nette de 1,1 milliard d’euros en 2020, selon le rapport publié par le constructeur aéronautique, ce jeudi. Airbus prévoit de livrer en 2021 le « même nombre d’avions commerciaux qu’en 2020 », signe que l’avionneur européen ne s’attend pas à un rebond immédiat du marché. Il a ainsi livré l’an passé 566 appareils, un tiers de moins de l’année précédente.

Ces pertes et chutes d’activité, « ce sont des ordres de grandeur qui donnent un peu le tournis », a reconnu le directeur financier d’Air France-KLM, Frédéric Gagey. La crise a fait subir au groupe « un impact sans précédent », a résumé l’entreprise dans son communiqué. La rentabilité des compagnies aériennes dépend de leur capacité à faire voler le plus possible leurs coûteux appareils remplis au maximum, une équation devenue insoluble dès le début de la crise et qui a conduit les gouvernements français et néerlandais à accorder des prêts directs ou garantis à Air France-KLM, pour plus de 10 milliards d’euros au total.

Les effectifs en baisse de 10 % chez Air France-KLM

La perte nette est conforme aux attentes des analystes financiers. Elle inclut une provision pour restructuration de 822 millions d’euros, en grande partie une conséquence des plans de départs volontaires engagés par le groupe, a détaillé Frédéric Gagey lors d’une téléconférence de presse. Encore à 83.000 fin 2019, les effectifs ont fondu de plus de 10 % en un an : 5.000 de moins chez KLM et 3.600 chez Air France.

« Des plans en cours permettront encore d’accompagner environ 900 départs chez KLM et environ 4.900 chez Air France », des efforts « indispensables » pour surmonter la crise, selon Frédéric Gagey. La perte a été gonflée par une dépréciation de la flotte d’avions de 672 millions d’euros, due à la fin de l’exploitation des gros-porteurs Airbus A380, A340 et Boeing 747.

Le vaccin, sésame pour le secteur aérien ?

Et le groupe a aussi subi une perte « énorme » de 595 millions d’euros due à des achats anticipés de kérosène, une opération courante pour les compagnies souhaitant mieux planifier leurs coûts, mais un pari qui s’est avéré perdant alors que les cours du pétrole se sont écroulés. Sur l’année entière, Air France-KLM a perdu 67,3 % des passagers de 2019, une tendance aggravée lors du seul quatrième trimestre (-75,9 %).

Et le groupe a mis en garde contre « un premier trimestre 2021 difficile » dû aux « restrictions de voyage renforcées ». Sa capacité de transport de passagers n’y atteindra que 40 % de celle de la même période de 2019. En outre, « la visibilité sur la reprise de la demande est toujours limitée », a ajouté l’entreprise, qui s’attend néanmoins à « une reprise du trafic au cours des deuxième et troisième trimestres 2021 grâce au déploiement du vaccin ».

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