Covid-19 : dette, croissance, aides… Une année noire pour l’économie résumée en cinq chiffres

Il y a 3 années 1011

INFOGRAPHIES - L’ampleur des conséquences économiques de la crise sanitaire en France est sans précédent. Illustration, en sept infographies.

Le 16 mars 2020, alors que la France basculait dans le confinement, se doutait-elle des conséquences économiques extraordinaires qu’allait entraîner la bataille contre l’épidémie ? L’année qui s’est écoulée a entraîné un flot de bouleversements sans précédent, ainsi qu’une suite d’aides et d’annonces pour combattre l’incertitude et les craintes des entreprises comme des ménages. Pour sauver des vies comme des emplois, « quoi qu’il en coûte », selon l’expression d’Emmanuel Macron.

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Un an plus tard, la situation reste confuse, l’économie tricolore étant encore « tributaire de l’évolution de la pandémie et des mesures sanitaires qu’elle impose », résumait le patron de l’Insee, Jean-Luc Tavernier, dans la dernière note de conjoncture de l’institution publiée ce jeudi. Croissance, emploi, dette, sécurité sociale… Le Figaro revient sur certains chiffres soulignant les conséquences inouïes d’une crise loin d’être terminée.

-8,3%

L’année 2020 s’est terminée sur un recul du PIB de 8,3 %, extrêmement important, certes, mais bien moins que les 11 % qu’attendait le gouvernement. La chute du PIB a été marquée partout en Europe, et les prévisions pour 2021 sont heureusement plus positives : en fonction de l’avancée des campagnes de vaccination, l’OCDE, la Commission européenne et Bercy tablent sur une croissance du PIB entre 5 % et 6 %, soit l’une des plus fortes de l’Union européenne.

En 2020, la pandémie a plongé la France dans une crise économique aussi violente que brutale : au deuxième trimestre, marqué par un confinement dur et la mise à l’arrêt d’une importante partie de l’activité, le PIB a baissé de 13,5 %, son plus fort recul depuis l’après-guerre. La fin des restrictions durant la période estivale a mené à un rebond (+18,5 %) lui aussi sans précédent de l’activité au troisième trimestre.

78 milliards d'euros

C’est le montant des aides d’urgence mises en place par l’État en 2020. Au final, l’exécutif a dépensé moins que les 86 milliards d’euros prévus dans les quatre budgets rectificatifs votés durant l’année écoulée. Sur cette somme, quelque 29 milliards d’euros ont été consacrés à la prise en charge de l’activité partielle (contre 34 milliards initialement prévus). Le montant des aides versées l’an dernier au titre du Fonds de solidarité s’est élevé à environ 17 milliards d’euros (19,4 budgétés). Par ailleurs, l’État a tiré un trait sur près de 8 milliards d’euros de charges sociales pour les entreprises en 2020. Les autres dépenses ont concerné les aides spécifiques aux ménages, les dépenses exceptionnelles de santé (achats de masques et équipements de protection des soignants, respirateurs, tests-PCR…) ou encore les aides sectorielles comme pour la filière automobile.

Pour 2021, Bercy a prévu une enveloppe de plus de 20 milliards d’euros pour soutenir les entreprises, dont 8,5 milliards seront financés via des reports de crédits non dépensés en 2020. Il prévoit de consacrer 7 milliards d’euros au fonds de solidarité, 11 milliards d’euros pour la prise en charge du chômage partiel et 1 milliard d’euros d’exonérations de charges. En parallèle, les PGE, qui disposent d’une garantie de l’État jusqu’à 90 %, continueront à être proposés. Plus de 133 milliards d’euros ont déjà été octroyés aux entreprises.

2674,3 milliards d'euros

Lors du dernier relevé de l’Insee, au troisième trimestre 2020, la dette de Maastricht des administrations publiques s’établissait à 2674,3 milliards d’euros, soit 116,4 % du PIB, contre 2380 milliards d’euros, soit 98.1 % du PIB fin 2019. Un bond de 294,3 milliards en moins d’un an. Elle devrait frôler les 120 % du PIB fin 2020, d’après les estimations de Bercy.

Conséquence logique du « quoi qu’il en coûte » martelé à l’Élysée : la France a emprunté massivement pour financer ses aides aux entreprises comme aux particuliers. Réduire cette dette sera l’un des enjeux des années à venir.

38,9 milliards d'euros

C’est le montant du déficit du régime général de la Sécurité sociale et du fonds de solidarité vieillesse en 2020. Il s’agit d’un record historique, conséquence directe de la politique du « quoi qu’il en coûte », selon le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt. Ce chiffre est toutefois nettement moins abyssal que les 49 milliards votés en fin d’année. Il résulte des dépenses exceptionnelles liées à l’épidémie (masques, tests, arrêts de travail…) et les pertes de recettes (chômage partiel, reports et exonérations de cotisations…). Mais l’activité économique a résisté un peu mieux que prévu, notamment au dernier trimestre, permettant de réduire l’ampleur des dégâts sur les comptes de la Sécu.

283.900 emplois

En 2020, 283.900 emplois salariés ont été détruits : la chute a été particulièrement marquée dans le privé (-320.300 emplois) et légèrement compensée par la création de 36.200 postes dans le public. Un bilan certes inquiétant, mais moins que le désastre annoncé, grâce à un fort rebond au troisième trimestre : l’Insee s’attendait, pour 2020, à près de 600.000 destructions de postes, soit deux fois plus que ce qui a été constaté. Les importants dispositifs mis en branle par l’exécutif ont permis de limiter la casse.

Le taux de chômage, quant à lui, a connu des variations en dents de scie, passant de 8,1 %, fin 2019, à 7,1 % au second trimestre 2020, 9,1 % au troisième et 8,9 % en fin d’année. « Comme au deuxième trimestre, la baisse du chômage est aussi pour partie en trompe-l’œil », note l’Insee.

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