Politique Social

L’Unédic accuse un déficit de 17,4 milliards d’euros fin 2020. Une dégradation largement liée à la hausse du nombre de chômeurs et à la mise en place du chômage partiel.

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Les comptes de l’assurance-chômage accusent de façon vertigineuse le coup de la récession qui frappe le pays depuis le début de l’épidémie de Covid-19. Fin 2020, son déficit a plongé à – 17,4 milliards d’euros, selon les chiffres adoptés, mercredi 24 février, par le bureau de l’Unédic, l’association copilotée par les partenaires sociaux qui gèrent le dispositif. « L’Unédic a joué son rôle d’amortisseur », a commenté Christophe Valentie, directeur général de l’organisme, lors d’un point de presse.

Celui-ci a mentionné que « près de 3 millions de personnes » sont indemnisées par le régime et que plusieurs millions de travailleurs – « 8 ou 9 millions » au plus fort de la crise – sont couverts dans le cadre du chômage partiel. « Tout cela a un coût », a estimé M. Valentie. En 2020, les dépenses d’allocations-chômage ne représentent cependant qu’un quart du déficit, selon l’Unédic. Ce qui alourdit considérablement la facture, c’est le financement du chômage partiel (55 % du déficit), pris en charge pour un tiers par l’Unédic et aux deux tiers par l’Etat. A cela, il convient d’ajouter les baisses de recettes liées à la crise : reports et exonérations de cotisations, baisse de la masse salariale sur ­laquelle sont assises les contributions à l’assurance-chômage et rentrées d’argent plus faibles en raison du chômage partiel, exonéré de cotisations.

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Un effet de ciseau redoutable qui entraîne une dégradation très brutale des comptes, alors que, début 2020, avant l’apparition du coronavirus, un retour aux excédents était prévu pour 2021. « Dans une perspective économique encore dégradée pour les années 2021 et 2022, les dépenses d’activité partielle et d’allocation resteraient élevées en raison de l’augmentation du chômage et du maintien exceptionnel en indemnisation de demandeurs d’emploi en fin de droit », note l’Unédic. Conséquence : cette année, le déficit resterait à un niveau très haut, – 10 milliards d’euros, quand il se résorberait à – 6,4 milliards d’euros l’an prochain. Ces chiffres sont toutefois à manier avec précaution, a souligné Eric Le Jaouen, président (Medef) de l’Unédic, qui a pointé « l’ensemble des incertitudes qui pèsent sur notre économie », tant vis-à-vis de la situation sanitaire que des politiques de soutien, « dont on ne sait pas quand elles s’arrêteront ».

La dette s’envole

En 2021, l’organisme « fait l’hypothèse que les mesures de maintien de l’emploi devraient s’estomper dans le courant de l’année » : « La fin des aides et une conjoncture encore fragile entraîneraient la destruction de 230 000 emplois » cette année, après la destruction de 360 500 emplois dans le privé en 2020, selon des chiffres de l’Insee. « Environ 2,95 millions de personnes » seraient ainsi indemnisées fin 2021, ajoute l’organisme. L’année prochaine, le nombre de demandeurs d’emploi percevant une allocation-chômage « diminuerait de 125 000 grâce aux 210 000 créations d’emplois attendues, ce qui porterait le nombre de chômeurs indemnisés à environ 2,8 millions de personnes fin 2022 », poursuit l’Unédic. Le niveau de l’emploi reviendrait alors « à son niveau de 2020 ».

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