Covid : comment utiliser au mieux les tests rapides

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Publié le 30 nov. 2020 à 19:08

Publiée ce lundi, la dernière « note d'éclairage » du Conseil scientifique n'est plus de toute première fraîcheur. Elle a en effet été remise au gouvernement le 14 novembre, soit il y a plus de deux semaines, et dix jours avant que le chef de l'Etat n'annonce aux Français un déconfinement par étapes à partir du 15 décembre.

Cette publication permet rétrospectivement de constater que le gouvernement s'est engagé sur la voie recommandée par les scientifiques en matière d' utilisation des tests antigéniques : plutôt qu'une campagne de dépistage massive de la population, il a initié des opérations « ciblées », « s'appuyant sur une large utilisation des tests antigéniques », dans les lycées , les Ehpad, et bientôt les entreprises .

Dans sa note, le Conseil scientifique dresse la liste des groupes prioritaires : « les populations encore mobiles en période de confinement (collèges, lycées, entreprises, soignants), les populations à l'écart des circuits de dépistage classiques (populations précaires, migrants, sans-abri, personnes en institution), ou les populations à haut risque de complication (personnes âgées en Ehpad, leurs soignants, aides à domicile) ».

L'expérience slovaque

L'alternative à cette stratégie aurait été de tester massivement les Français, comme en Slovaquie. Dans ce petit pays, on a dépisté 80 à 90 % des 3,6 millions d'habitants ayant entre 10 et 65 ans. Pour cette opération coup de poing menée en deux jours, il a fallu faire appel à l'armée. On a détecté 57.500 personnes positives.

Toutefois, à l'échelle de la France, il est « trop tôt » pour envisager une telle campagne, juge le Conseil scientifique. Et le dépistage de masse doit faire ses preuves. On estime que la moitié des personnes infectées ne sont pas détectées, car elles sont encore en phase d'incubation. Il faudrait reconduire l'opération tous les quinze jours, avec un risque d'« épuisement » des bonnes volontés.

Le Conseil scientifique recommande tout de même d'expérimenter un dépistage massif avant la sortie du confinement dans quelques grandes villes, par exemple en Auvergne-Rhône-Alpes ou dans les Hauts-de-France. Cela permettrait d'obtenir la preuve du concept. Mais aussi « de tester la capacité d'opérations à l'échelle de populations en vue des futures campagnes de vaccination »

Une chose est sûre : aucune de ces stratégies de dépistage ne fonctionnera sans l' isolement efficace des personnes contaminées . « L'isolement demeure l'élément fondamental qui doit accompagner le diagnostic d'infection », or il « a été jusqu'ici un relatif échec », écrit le Conseil. Il réclame donc à nouveau des « ambassadeurs » au service des patients, et « des moyens financiers et organisationnels pour accompagner certains patients ».

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