Fermeture des commerces et rayons non-essentiels : «C'est un sacré coup de massue»

Il y a 3 années 488

Dans les régions concernées, les commerçants s'inquiètent de l'impact économique de ce nouveau confinement.

Nouveau coup dur pour les commerçants considérés comme «non-essentiels». Dans 16 départements, dont tous ceux d'Île-de-France et des Hauts-de-France, ainsi que les Alpes-Maritimes, la Seine-Maritime et l'Eure, ils vont devoir baisser le rideau pour au moins quatre semaines. Les rayons de grandes surfaces ne rentrant pas dans la liste de ceux «vendant des biens et des services de première nécessité» devront être bâchés. Selon Bercy, 110.000 commerces environ sont concernés par ces nouvelles restrictions annoncées par le premier ministre Jean Castex, jeudi 18 mars. Pour eux, c'est le retour du click&collect.

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Pour les représentants des entreprises concernées par ce nouveau tour de vis sont atterrés. « C'est un sacré coup de massue pour ces commerces de 16 départements ; des entreprises déjà fragilisées », a affirmé vendredi matin François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) au micro de France Info. Il estime que le gouvernement, malgré les aides, «n'évitera pas une vague de faillites». «On va encore se serrer les bras, se battre», ajoute-t-il, appelant à plus de «visibilité».

«C'est une vraie catastrophe parce que cela signifie qu'une partie importante du commerce français va se retrouver très largement fermée. On repart en absurdie avec cette nécessité, pour les grandes surfaces, de bâcher à nouveau une partie des rayons», a déploré jeudi soir Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD). «Par souci d'équité», les restrictions s'appliqueront aux mêmes produits, dans les rayons de grande surface, commerces spécialisés ou petit commerce de centre-ville, a en effet précisé le premier ministre.

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Un beau «bordel» ?

Ce «souci d'équité» s'était traduit à l'automne par un beau «bordel» en magasins, selon l'expression de Michel-Edouard Leclerc. Des milliers de produits avaient alors dû être retirés des rayons, en deux jours. Cette fois, le début du reconfinement est fixé à vendredi minuit. Il va falloir bâcher, enrubanner, déplacer certains produits dans les rayonnages. «C'est à la fois une décision grave parce que très lourde», a de son côté déploré Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du commerce qui représente notamment le commerce de centre-ville, et certaines enseignes de l'habillement. Cette décision «stigmatise le commerce», regrette Yohann Petiot, alors que «les écoles restent ouvertes, qu'on a le droit de se promener. (...) Le gouvernement n'ose pas restreindre ces moments et on le comprend, mais en même temps ils stigmatisent les commerces».

Pour Sophie Brenot, présidente de la Fédération nationale des détaillants en maroquinerie et voyage, c'est «l'impression de retourner en arrière très nettement, avec toujours cette idée de distinguer commerces essentiels, non essentiels... Ça commence à devenir de plus en plus difficile.» «Je ne m'attendais pas forcément à ce qu'on soit fermés, on aurait pu imaginer des horaires aménagés, mais pas comme ça», a-t-elle encore regretté. «On espère pouvoir continuer le click&collect, mais c'est surtout histoire de voir du monde parce que pour moi, ça doit faire huit fois moins que mon chiffre normal».

Une leçon du dernier confinement a cependant été tirée, concernant les libraires et les disquaires. Le gouvernement avait décidé fin février de recatégoriser ces magasins comme essentiels afin qu'ils puissent rester ouverts pendant les reconfinements locaux décidés dans plusieurs villes dont Nice et Dunkerque. «Les librairies sont des commerces essentiels. Cela n'a jamais fait aucun doute», avait dit la ministre de la Culture Roselyne Bachelot.

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