PARIS, 2 janvier (Reuters) - Santé publique France a annoncé
samedi que 3.466 cas supplémentaires de COVID-19 et 157 decès
avaient été enregistrés en 24h en France, où une quinzaine de
départements sont désormais soumis à un couvre-feu dès 18h00. Au total, 64.921 personnes ont succombé à la maladie depuis
le début de l'épidémie. Le nombre de cas est faible comparé aux 19.348 nouvelles
contaminations annoncées vendredi, un recul en lien avec le jour
de l'An, durant lequel peu de personnes se sont fait tester. Au regard des derniers développements de l'épidémie, le
gouvernement a avancé de deux heures à 18h00 à partir de ce
samedi le couvre-feu dans 15 départements situés essentiellement
dans le Nord-Est du pays. Environ six millions de personnes sont concernées dans les
départements suivants : Ardennes, Marne, Haute-Marne,
Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle, Vosges, Doubs, Jura, Nièvre,
Haute-Saône, Saône-et-Loire, Territoire de Belfort, Hautes-Alpes
et Alpes-Maritimes. La France a entamé le 27 décembre sa campagne de vaccination
dans les établissements accueillant des personnes âgées, à un
rythme très lent comparé à d'autres pays comme l'Allemagne et le
Royaume-Uni. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a donné un coup
d'accélérateur le 31 décembre en annonçant l'ouverture prochaine
de centres de vaccination et l'accès au vaccin des soignants
âgés de plus de 50 ans. "J'ai demandé aux hôpitaux d'ouvrir sans délai la
vaccination aux professionnels de santé libéraux >50 ans. Le
Président du Conseil National de l'Ordre des médecins l'a fait
aujourd'hui à l'hôtel-dieu (Paris). La semaine prochaine, dans
près de 100 centres sur tout le territoire.", a-t-il écrit
samedi sur Twitter. Jeudi soir dans ses voeux aux Français, le président
Emmanuel Macron a déclaré à ce sujet : "Je ne laisserai pas une
lenteur injusfiée s'installer pour de mauvaises raisons." Comme d'autres responsables des autorités sanitaires, Axel
Kahn, généticien et président de la Ligue nationale contre le
cancer, a dénoncé sur son blog personnel les retards de la
campagne vaccinale française. "Comment expliquer un tel désastre de démarrage ? La raison
principale en est la lourdeur administrative et la rigidité
procédurale des corps de lÉtat, notamment dans le domaine
sanitaire", écrit-il dans un billet intitulé "Autopsie d'un
désastre". A ses yeux, "cet épisode devra dans le futur être
enseigné dans les écoles de ladministration comme lexemple de
ce dont il conviendrait à tout prix de se préserver." (Elizabeth Pineau et Marc Angrand)