France: le nombre de chômeurs en nette hausse en 2020, sous l'effet du Covid-19

Il y a 3 années 25

Paris (awp/afp) - Bilan négatif pour l'emploi en 2020, sous l'effet du Covid-19, mais amorti par le chômage partiel: l'année aura été marquée par une hausse du nombre de chômeurs de 7,5%, avec 265.400 inscrits supplémentaires au 4e trimestre 2020 par rapport au 4e trimestre 2019.

En 2019, le chômage avait nettement baissé en France avec près de 121.000 demandeurs d'emploi sans activité en moins (-3,3%), la plus forte baisse depuis la crise de 2008.

Un an plus tard, le Covid a changé la donne, malgré une forte baisse au 3e trimestre (-11%) et au 4e (-2,7%): le nombre de chômeurs en France (hors Mayotte) s'établit à 3,816 millions au dernier trimestre. Et en incluant les demandeurs d'emploi en activité réduite (catégorie B et C) le nombre de demandeurs d'emploi atteint 6 millions.

Au 4e trimestre, pour la seule France métropolitaine, le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A diminué de 5,2% pour les moins de 25 ans (+8,9% sur un an), de 3,1% pour les 25-49 ans (+8,4% sur un an) et de 0,5% pour les 50 ans ou plus (+7,1% sur un an). Selon la Dares, sur ce trimestre la baisse du nombre de demandeurs d'emploi s'explique principalement par des sorties supérieures aux entrées, alors qu'au trimestre précédent c'était avant tout un effet de bascule vers les catégories B et C.

Le chômage longue durée, lui, ne fléchit pas: au quatrième trimestre 2020, le nombre moyen de demandeurs d'emploi inscrits en catégories A, B, C depuis un an ou plus augmente de 1,9% (+9,1% sur un an).

Au chapitre des bonnes nouvelles, le deuxième confinement n'a pas généré d'afflux à Pôle emploi. L'activité a été moins réduite que lors du premier confinement et le chômage partiel a joué son rôle de bouclier. En novembre, 3,1 millions de salariés ont ainsi été en chômage partiel et 2,4 millions en décembre, selon la Dares. Sur ce seul mois de décembre, le chômage a été stable (+0%).

Des patrons inquiets

Mais la baisse du nombre de chômeurs au 4e trimestre et celle plus forte au 3e n'ont pas permis de rattraper la hausse historique au deuxième trimestre due au confinement pour lutter contre l'épidémie de Covid-19 (+815.500, soit +24,5%).

Pour 2021, à un peu plus d'un an de la prochaine élection présidentielle, le contexte reste très incertain, alors que l'épidémie ne faiblit pas et qu'un troisième confinement menace.

Jusqu'ici, les entreprises ont encore peu licencié, supprimant surtout les emplois en CDD ou en intérim.

Mais le risque de faillites d'entreprises pèse. Selon une enquête de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) publiée mardi, les dirigeants de PME et TPE sont 54% à se déclarer "inquiets" quant à "la pérennité de leur entreprise" (contre 46% en septembre).

Et selon l'Acoss (la banque de la Sécurité sociale), les déclarations d'embauche de plus d'un mois sont reparties nettement à la baisse (-14%) au dernier trimestre 2020, dans un contexte marqué par le reconfinement fin octobre.

Les restructurations et plans sociaux se sont aussi poursuivis ces dernières semaines, les dernières statistiques de la Dares faisant état à la date du 17 janvier de 804 plans de sauvegarde de l'emploi initiés depuis le 1er mars, contre 428 sur la même période en 2019.

Au total, depuis le 1er mars 2020, 84.130 ruptures de contrat de travail sont envisagées dans le cadre de PSE, près de trois fois plus par rapport à 2019. Or tous les licenciés ne sont pas inscrits à Pôle emploi, du fait d'un décalage entre les annonces et la mise en oeuvre effective.

Au vu de la crise qui perdure, le gouvernement entend désormais lier l'application de la réforme controversée de l'assurance chômage sur certains de ses paramètres à l'amélioration du marché de l'emploi, à partir d'indicateurs encore à préciser.

afp/rp

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