Opinions Management

Tribune

Marie Bouny

Marine Roussannes

Directrices au pôle Conseil de LHH, cabinet de conseil en gestion des ressources humaines

Les consultantes en ressources humaines Marie Bouny et Marine Roussannes détaillent, dans une tribune au « Monde », les alternatives aux plans sociaux qui se profilent massivement à l’horizon des entreprises.

Publié aujourd’hui à 06h45 Temps de Lecture 3 min.

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Tribune. Après l’activité partielle, le chômage de masse ? Pour éviter le recours au plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) – autrement dit aux licenciements –, les entreprises disposent aujourd’hui de nombreux outils qui permettent de répondre à des crises conjoncturelles ou à des évolutions structurelles. Choisir les dispositifs adaptés à chaque situation suppose de s’appuyer sur un dialogue social fort et transparent. Tous les acteurs de l’entreprise ont à y gagner.

Actuellement, les entreprises des secteurs les plus exposés à la crise ont placé la quasi-totalité de leurs salariés en activité partielle. Une respiration artificielle qui ne peut être que temporaire. Comment les entreprises vont-elles survivre au choc de son arrêt ?

La reprise d’activité sera réduite dans certains secteurs, et les entreprises qui n’avaient pas su se réorganiser au cours des dernières années auront du mal à retrouver leur niveau de performance antérieur. Pour d’autres, une partie des difficultés conjoncturelles pourraient devenir structurelles.

Solution de facilité

Certains observateurs craignent une multiplication des PSE, qui accroîtrait un chômage déjà en hausse de 10 % depuis le début de la crise. Cela semble être la solution de facilité : les entreprises savent qu’elles peuvent l’imposer, même sans signature d’un accord, et atteindre leurs objectifs de réorganisation dans un délai précis. Mais c’est aussi le choix le plus radical, car il implique des départs contraints, et aussi le plus onéreux pour les entreprises.

D’autres dispositifs peuvent être mobilisés, comme l’accord de performance collective (APC) et l’activité partielle de longue durée (APLD)

Face à une crise inédite, l’Etat a su prendre ses responsabilités. En 2020, le coût de l’activité partielle pour l’Etat et l’Unédic devrait atteindre 29 milliards d’euros, selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Le « quoi qu’il en coûte » est un lourd investissement que la collectivité devra assumer tôt ou tard. Les entreprises doivent aussi jouer leur rôle. Certaines prennent conscience que le PSE n’est pas la seule solution. En accroissant son chômage, le pays ne pourra pas se redresser et les entreprises en pâtiront inévitablement. Et quand la croissance reviendra, les compétences perdues manqueront.

Lire la chronique : Dominique Méda : « Territoire zéro chômeur : pour la généralisation d’un dispositif d’utilité sociale »

Beaucoup d’autres outils existent et peuvent être combinés pour répondre à des enjeux souvent multiples dans une même entreprise.

Pour éviter les départs contraints du PSE, on peut bien sûr choisir des dispositifs de départs volontaires, comme le plan de départs volontaires (PDV) ou la rupture conventionnelle collective (RCC) créée récemment. Ou encore, si le calendrier le permet, la gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP), qui favorise les mobilités et les reconversions professionnelles.

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