"Je serai bientôt au RSA" : la crise du Covid-19 a transformé des travailleurs précaires en chômeurs

Il y a 3 années 91

La crise sanitaire du Covid-19 a fragilisé toute une partie de l'économie. De nombreux travailleurs précaires n'ont quasiment pas travaillé depuis un an, notamment dans les secteurs fermés administrativement.

"C'est une année horrible ! On ne s'en sort pas, et j'ai l'impression qu'on ne s'en sortira pas tout de suite !" Pour Pascal, tout s’est arrêté brutalement le 16 mars, lors de l’annonce du premier confinement. Avant la crise, ce maître d’hôtel dans l’événementiel enchaînait les extras en CDD. Il supervisait les cocktails, les réceptions. 

Comme lui, nombreux sont les Français à avoir perdu leur emploi et à avoir sombré dans la précarité ces derniers mois. On connaîtra mardi 27 janvier, les chiffres du chômage pour le quatrième trimestre de 2020. 

À la fin du troisième trimestre, on comptait 3,67 millions de chômeurs en catégorie A, c'est-à-dire sans aucune activité. Beaucoup de travailleurs précaires sont venus rejoindre cette catégorie, notamment dans les secteurs fermés administrativement.

De son côté, Pascal est peu optimiste pour la suite : "je suis intermittent de la restauration. Je travaille beaucoup dans l'institutionnel, le luxe et la mode. L'évenementiel n'est pas prêt de reprendre. Aujourd'hui les entreprises font attention à ce qu'elles font et ce qu'elles dépensent et l'évenementiel n'est pas leur priorité."

Depuis le 16 mars dernier, Pascal a pu retravailler vingt jours en tout. Aujourd’hui, il s’en sort grâce à son allocation chômage qui prendra fin au printemps : "j'ai encore une bonne indemnité de 1 400 euros par mois donc je n'ai pas à me plaindre. Mais à un moment ces indemnités vont s'arrêter, et comme je ne recharge pas mes droits, dans le mesure où je ne travaille pas depuis un an, je serai bientôt au RSA. Un de mes meilleurs amis a vendu son appartement car il n'a plus les moyens de payer son crédit tous les mois. Il n'avait pas le choix."

"Je veux bien faire une formation mais je pense que c'est à fonds perdus."

Pascal, maître d'hôtel au chômage

à franceinfo

Lors de son entretien avec Pôle Emploi, Pascal s’est vu proposer une reconversion professionnelle dans un autre secteur. Il émet une certaine réserve : "J'ai 58 ans. Une formation c'est au moins un an. Qui va vouloir embaucher quelqu'un de mon âge, même si je me sens encore en forme ?"

Depuis le début de la crise, les extras de la restauration demandent à bénéficier d’une année blanche, comme les intermittents du spectacle, pour ne pas épuiser leurs droits à indemnisation chômage. Ils n’ont pas obtenu satisfaction.

"Je serai bientôt au RSA" : la crise du Covid-19 a transformé des travailleurs précaires en chômeurs - Le reportage de Sarah Lemoine

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