L’économie française retrouverait son niveau de fin 2019 dans un an

Il y a 3 années 654

La Banque de France a relevé lundi à 5,5% sa prévision de croissance et revu à la baisse son estimation d’épargne financière supplémentaire engrangée par les Français pendant la crise.

Pour l’instant, les plans du gouvernement tiennent : selon la Banque de France, le Produit intérieur brut (PIB) français grimperait cette année de 5,5 %, un niveau tout proche des 6 % inscrits par l’exécutif dans son budget 2021. Les économistes de l’institution tablent sur un premier semestre stable, avec un niveau d’activité encore inférieur de 5,5 points à fin 2019.

À lire aussi :La France peut-elle vraiment espérer une reprise économique de 6% en 2021?

« Au troisième trimestre en revanche, la consommation des ménages et l’activité rebondiraient nettement et cet élan se poursuivrait en fin d’année 2021 puis au début 2022. L’année 2022 serait également une année de rattrapage et la croissance resterait forte (4 %) » écrivent-ils. En 2023, le rattrapage effectué, la croissance renouerait avec ses niveaux d’avant-crise à 2 %. Dans ce scénario, l’activité économique retrouverait son niveau de fin 2019 au deuxième trimestre 2022.

Ajustement du marché du travail par les heures travaillés

Le rebond serait donc essentiellement porté par la consommation des ménages. Ces derniers videraient peu à peu, à partir de l’été prochain, leurs comptes en banques des sommes mises de côté pendant la pandémie. Selon les dernières estimations de la Banque, les Français n’auraient pas accumulé 200, mais 165 milliards d’euros d’épargne supplémentaire entre 2020 (110 milliards) et 2021 (55 milliards). Pour la Banque de France, cet afflux d’épargne « n’est pas lié à un problème de revenu. Les politiques d’incitation à la consommation, comme les primes , perdent dans ces circonstances de leur efficacité. L’essentiel, c’est le retour de la confiance ».

À cette hausse de l’épargne des ménages répond en miroir la baisse de celle des entreprises, « qui se sont substantiellement endettées pendant la crise sanitaire pour couvrir leurs besoins en trésorerie », note la Banque de France. L’établissement souligne ainsi le repli du taux de marge des entreprises de 33,2 % en 2020, à 29,3 % cette année.

À lire aussi :Faillites : polémique sur la garantie des salaires

Côté emploi, la Banque de France souligne l’efficacité des filets de protection publique. Sur un an, à fin 2020, les pertes d’emploi se sont limitées à 1,4 %. « Le volume d’heures travaillées baisse, lui, de 7,3 % au quatrième trimestre 2020, une chute supérieure à celle du PIB (– 4,9 %). L’ajustement du marché du travail à l’activité s’est donc fait, pour l’instant et contrairement à l’habitude (en 2008-2009 par exemple), essentiellement par les heures par tête et beaucoup moins par le nombre d’emplois », conclut la Banque de France.

Lire la Suite de l'Article