L’ONU publie un rapport sur la valeur inestimable de l’eau

Il y a 3 années 1930

Pour la journée mondiale de l'eau, l'ONU s'est lancée dans un calcul impossible : mesurer sa véritable valeur pour l’humanité. Sous-estimer cette valeur en se contentant de l'aspect économique conduit à des gaspillages et des mauvais usages.   

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De l\'eau du robinet dans un verre. Photo d\'illustration.De l'eau du robinet dans un verre. Photo d'illustration. (AURÉLIE LAGAIN / FRANCE-BLEU BREIZH IZEL / RADIO FRANCE)

Quelle est la valeur de l’eau sur Terre ? Le rapport mondial des Nations unies sur la mise en valeur des ressources en eau publié lundi 22 mars tente de nous faire comprendre l’inestimable valeur de l’or bleu. La quantité d’eau est la même sur Terre depuis trois milliards d’années. Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle "la planète bleue". Mais 97% de ces quantités d'eau sont dans les mers et les océans, donc trop salée pour répondre à nos besoins comme boire, se laver, produire des biens ou irriguer nos champs. Sauf pour une dizaine de pays qui ont les moyens de dessaler de l’eau de mer.

Pour les autres, il faut donc compter sur les 3% restants (et encore, les deux tiers sont prisonniers dans nos calottes glaciaires). Notre or bleu correspond donc ce que l’on prélève dans nos nappes phréatiques, nos rivières et nos lacs. Mais aujourd’hui, les quantités ne se renouvellent pas aussi vite, avec le cycle naturel des pluies, que ce que l’on prélève, alors que d’immenses services sont en jeu. 

— Nations Unies (ONU) (@ONU_fr) March 22, 2021

Certaines études ont tenté de calculer cette valeur mais sous la forme de "prix" ou de "coût". La production agricole utilise 69% des prélèvements en eau alors qu'elle ne représente que 4% du PIB mondial mais d'énormes enjeux d'emplois et de sécurité alimentaire, donc de paix. La production d’énergie en prélève 10%. Moins d’eau douce, c’est donc un risque pour ces secteurs d'activités, qui ne représentent près de 20% du PIB mondial et beaucoup d’emplois. Mais aucun économiste n’a pu chiffrer exactement cette valeur économique et sociale de l’eau sur l’ensemble de la planète. Contrairement par exemple à ce qui a été fait pour la pollinisation de notre alimentation par les insectes et qui, selon une étude franco-allemande de 2005, a une valeur estimée à 150 milliards d’euros par an. 

Mais comment compter cette valeur de l'eau, le nombre de vies sauvées, le temps gagné ? Le point de PIB n'est pas toujours le plus pertinent, estime ce rapport. Comment quantifier les 443 millions de journées d’école perdues tous les ans à cause de maladie liées à la qualité de l’eau ? Comment quantifier le bien être apporté par une balade sur un lac, ou la valeur spirituelle d'un fleuve sacré comme le Gange pour des millions d’Indiens ?

En fait, notre incapacité à connaitre la valeur exacte de l’eau nous conduit à des gaspillages et à de mauvais usages. L’eau n’est pas une matière première comme les autres qui peut se négocier sur les places boursières. L’ONU invite donc mieux à tenir compte de toutes ces valeurs lorsqu’il s’agit de calculer le rapport entre les coûts et les avantages de nos projets : barrage, irrigation, artificialisation de zones humides, pollution. L’eau a peut-être un prix, mais il n'est pas à sa juste valeur. 

De l\'eau du robinet dans un verre. Photo d\'illustration.De l'eau du robinet dans un verre. Photo d'illustration. (AURÉLIE LAGAIN / FRANCE-BLEU BREIZH IZEL / RADIO FRANCE)
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