La métropole de Lyon lance un « revenu de solidarité jeune » pour les 18-24 ans

Il y a 3 années 402

C’est une grande première. La métropole de Lyon vote ce lundi 15 mars la mise en place d’un « revenu de solidarité jeunes » (RSJ), déclinaison locale du controversé RSA Jeune. Le dispositif, initié par la majorité écologiste, a pour but de soutenir les 18-24 ans qui ne bénéficient d’aucune aide et subissent de plein fouet la crise du Covid-19.

« Il y a un minimum vieillesse, il doit y avoir un minimum jeunesse »

Pour cela, la métropole va débloquer une enveloppe de 10 millions d’euros. « Il y a énormément de trous dans la raquette », affirme le président EELV de la Métropole Bruno Bernard, alors que selon une étude de l’agence d’urbanisme de Lyon, réalisée à l’été 2020, 22,6 % des moins de 30 ans de la métropole vivent sous le seuil de pauvreté.

« Cela peut concerner des sans domicile fixe, des étudiants boursiers qui ont fini leur parcours, qui sont en recherche d’emploi et qui n’ont plus aucune aide, mais aussi des gens qui n’arrivent pas à rentrer dans la garantie jeunes ou qui en sortent en échec. Ce dispositif, c’est pour aider pendant quelques mois et les remettre dans des dispositifs existants qui ne couvrent pas tous les champs aujourd’hui. »

Allocation et aide au retour à l’emploi

Pour y accéder, les candidats doivent être âgés de 18 à 24 ans, résider dans la métropole depuis six mois minimum, ne rentrer dans aucun dispositif déjà existant (RSA, garantie jeunes, allocation aux adultes handicapés), gagner moins de 400 euros par mois (sans aide financière des parents) et être sorti du système éducatif. Les jeunes sans ressources pourront donc toucher jusqu’à 400 euros par mois pendant deux ans. Selon la métropole de Lyon, 2 000 jeunes en situation de précarité sont concernés par ce dispositif.

Vue comme transitoire, cette allocation doit être accompagnée d’une aide au retour à l’emploi. Les agents des missions locales mèneront un suivi personnalisé selon les profils. « Les conseillers emploi-formation ont l’expertise pour un diagnostic puis les accompagner », explique à « Challenges » Camille Augey, adjointe à l’Economie solidaire à la ville de Lyon et présidente de la Mission Locale.

« Cela permet un ensemble de propositions pour aider les jeunes à surmonter leurs difficultés : simulation d’entretiens, écriture de lettre de motivation, recherche d’emploi… »Louis Gallois : « Le RSA jeunes doit s’imposer »

Une fois le dispositif acté, les dossiers pourront être déposés en mai, et les premiers versements effectués à partir de juin, précise l’hebdomadaire. Avec cette mesure, les élus lyonnais espèrent prouver le bien fondé du RSA Jeune. Se référant à une tribune publiée fin février par la ministre du Travail Elisabeth Borne, dans laquelle elle soutenait qu’« un RSA pour les 18-25 ans n’est pas une réponse », Bruno Bernard avait déclaré vendredi sur le plateau de BFMTV :

« Je trouve choquant de la part de la ministre du Travail de vouloir opposer insertion et aides d’urgence, parce que, s’il y a des dispositifs existants, il y a énormément d’angles morts et de jeunes qui se retrouvent sans aucune possibilité ».

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