La Minute Macro : FMI, FED et rendement des marchés actions à long terme

Il y a 3 années 30
Création d’entreprises zombies ou conservation de l’outil productif ?

Hier, les projecteurs se sont braqués sur la hausse des prévisions de croissance émises par le FMI dans la mise à jour de ses perspectives pour l’économie mondiale. C’est ce qu’a souligné Jordan Dufee ce matin nous rappelant que : dans les grandes lignes, le FMI se montre plus optimiste qu’il ne l’était en octobre puisque l’Institution table désormais sur une croissance mondiale de 5.5% en 2021 puis de 4.2% en 2022”. 

Une autre information importante (et éclairante) a été soulignée par les experts du FMI dans ce rapport. C’est le caractère très différent de la récession économique occasionnée par le choc exogène généré par les mesures de confinement. En effet, habituellement les récessions (occasionnées par un choc endogène) induisent la destruction des entreprises les plus fragiles laissant prospérer les entreprises les plus résilientes, ce qui laisse le champ libre à de nouveaux de nouveaux entrant sur le marché. S’enclenche alors un cercle vertueux qui normalement conduit à la reprise de l’activité. Lors de la récession de 2020 en revanche, les facilités d’accès à la liquidité directes et indirectes ont eu pour effet de maintenir et même de réduire le nombre de faillites ce qui pourrait être un facteur important de reprise de l’activité une fois les campagnes vaccinales terminées (sous couvert que les vaccins soient efficaces contre les nouveaux variant). Mais le revers de la médaille c’est que le nombre d’entreprises zombies potentielles est important.

La Fed devrait calmer les inquiétudes cet après-midi 

Le fait que Joe Biden ait les coudées relativement franches grâce à sa courte majorité au congrès a fait naître au sein de la communauté financière un nouveau scénario en ce qui concerne la politique monétaire de la FED. Pour faire court : les importantes mesures budgétaires de l’administration démocrate devraient créer de l’inflation, et la banque centrale pourrait finalement réagir en dénouant ses programmes d’obligations plus rapidement que prévu. 

Ce matin, les opérateurs de marché sont en attente de la conférence de presse de Jérôme Powell (président de la FED) qui viendra clore la réunion du comité fédéral de l’open market. Mais ils n’anticipent pas un revirement de la politique de la réserve fédérale. Aujourd'hui, nous attendons du FOMC qu'il laisse les taux, les achats d'actifs et les orientations inchangés” a déclaré Unicredit. Sebastian Paris Horvitz, stratégiste chez LPAM est également allé dans ce sens en déclarant que “La Fed devrait continuer à opter pour sortir du radar des attentes de marché, notamment en supprimant des vues, erronées, de resserrement des conditions monétaires en 2021 ou 2022”. De plus, le scénario d’un revirement de politique semble infirmé par le fait que la FED a réussi à fixer les anticipations d’inflation autour de 2% comme le montre le graphique ci-dessous.

Source : LBPAM

L’investissement en actions reste risqué même sur le long terme

L'économiste Joachim Klement dans un article publié ce matin (“Les actions à long terme... sont toujours risquées”) va contre l’idée reçue qui consiste à penser que conserver un portefeuille sur le long terme est une garantie de faire de l’argent. Un risque persiste. Il souligne que cette façon de voir les choses est extrêmement répandue notamment dans les sociétés américaine et britannique. 

Un des arguments principaux est que “si vous avez plus de chances de gagner de l'argent, la probabilité que votre investissement en bourse se solde par une perte après inflation reste beaucoup plus élevée que ne le pensent de nombreux investisseurs”. Et d’ajouter que cette façon très optimiste d’envisager l’investissement à long terme dans un portefeuille d’actions est certainement due aux longues périodes de calme et d’absence de chocs significatifs comparés à d’autres pays développés. Et de faire remarquer que la probabilité d’un rendement négatif après inflation pour un horizon de placement de 30 ans est tout de même de 12.1%.

Source : Anarkulova et al (étude menée sur 39 pays développés, de 1841 à 2019)

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