Pixels e-commerce

Fausses promotions, publicités mensongères, contrefaçons : la DGCCRF a constitué un épais dossier, qu’elle a transmis à la justice, sur ce cybermarchand populaire.

Par Nicolas Six Publié le 30 novembre 2020 à 13h12 - Mis à jour le 30 novembre 2020 à 13h33

Temps de Lecture 1 min.

Wish, un site d’e-commerce connu pour ses promotions et ses prix attractifs, est dans le collimateur de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). En enquêtant, cette antenne du ministère de l’économie dit avoir constaté des pratiques commerciales trompeuses sur cette plate-forme mettant en relation acheteurs et marchands, souvent chinois. Ces délits sont passibles d’amendes « pouvant aller jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires annuel », précise-t-elle dans son communiqué de presse publié lundi 30 novembre. Le dossier a été transmis au tribunal judiciaire de Paris.

Selon la DGCCRF, les produits vendus sur Wish sont souvent présentés comme de très fortes promotions, « particulièrement attractives pour le consommateur (…), mais dénuées de toute réalité économique, [car] calculées sur des prix de base trompeurs ». Les publicités que Wish publie en masse sur Facebook présentent « des produits de forte notoriété, dont certains ne sont pas disponibles sur la plate-forme ».

Des baskets contrefaites à 10 euros

Mais surtout, dans le fil des promotions de Wish se trouvent beaucoup de produits contrefaits « présentant des logos et signes distinctifs s’apparentant à ceux de marques déposées notoires, notamment des marques de sport ou de parfum prestigieuses ». Telles ces nombreuses paires de chaussures, vendues une dizaine d’euros, qui rappellent fortement des modèles siglés Nike ou Adidas.

Deux modèles de paires de chaussures vendues sur Wish. Deux modèles de paires de chaussures vendues sur Wish.

Wish est conscient du problème, comme le montre un dossier d’introduction en Bourse déposé par le marchand à la fin de 2020, dans lequel sont décrits les risques associés à son secteur d’activité : « Notre marque pourrait souffrir si nos marchands recourent à des pratiques non éthiques ou illégales, comme la vente de produits frauduleux ou contrefaits. »

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Une réaction attendue

Lancé en 2011, Wish est un acteur de poids. Cette place de marché revendique plus de 40 millions d’utilisateurs actifs en Europe. Elle a fait son entrée en 2018 dans le top 15 des marchands les plus fréquentés en France, selon la Fédération d’e-commerce et de vente à distance, et trône désormais à la huitième place de ce classement. La presse s’est fait l’écho de ses pratiques douteuses dès 2017.

Le secrétaire d’Etat au numérique, Cécric O, a réagi sur Twitter : « [Wish] s’était déjà distinguée pendant le 1er confinement en vendant des masques ne respectant pas les normes. Les Français-e-s qui utilisent l’application pour y trouver du low cost doivent savoir qu’ils y trouveront surtout des arnaques. »

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Nicolas Six

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