Le site « Wish.com » épinglé par la répression des fraudes

Il y a 3 années 416

Les services français de la répression des fraudes mettent en cause le site de vente en ligne wish.com, et ont transmis le dossier au parquet de Paris. La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) « a mis en évidence des agissements s’apparentant à des pratiques commerciales trompeuses » sur la plateforme Wish, a-t-elle assuré ce lundi 30 novembre dans un communiqué, confirmant une information de « Ouest-France ».

Voyages, assurances... des comparateurs en ligne accusés de pratiques trompeuses

Des réductions « dénuées de toute réalité »

Si elles étaient confirmées par le juge, ces pratiques « seraient particulièrement graves car susceptibles d’altérer le comportement des consommateurs et d’induire une concurrence déloyale vis-à-vis des autres commerçants », estime-t-elle.

Après « plusieurs mois » d’enquête, le service de Bercy a relevé des réductions de prix « particulièrement attractives pour les consommateurs », jusqu’à 90 %, mais « dénuées de toute réalité économique » car calculées sur des bases de prix « trompeurs ».

Les enquêteurs ont aussi relevé des mises en avant de produits « de forte notoriété » mais qui ne sont pas disponibles à la vente sur le site internet, géré par la société Contextlogic Inc.

Enfin, l’entreprise présente des produits avec des logos ou signes distinctifs « s’apparentant à ceux de marques déposées notoires », notamment pour des articles de sport ou des parfums, mais qui sont « de nature à induire en erreur les consommateurs ».

Des pratiques « massives »

Ces pratiques, « si c’est avéré », « peuvent conduire à une amende pouvant aller jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires annuel de la société », a expliqué à l’AFP Romain Roussel, le directeur de cabinet de la DGCCRF.

« Ce sont des pratiques qui ont l’air relativement massives sur le site », a ajouté Romain Roussel, « c’est pour ça que nous avons considéré que ces faits étaient suffisamment graves et qu’ils méritaient d’être transmis au juge ». « Ce sera à l’autorité judiciaire de statuer sur les suites qu’elle jugera adaptées », a-t-il précisé.

Masques pas aux normes

Wish « s’était déjà distinguée pendant le premier confinement en vendant des masques ne respectant pas les normes. Les Français-e-s qui utilisent l’application pour y trouver du low-cost doivent savoir qu’ils y trouveront surtout des arnaques, » a commenté sur Twitter le secrétaire d’Etat au Numérique, Cédric O.

.@WishShopping s’était déjà distinguée pendant le 1er confinement en vendant des masques ne respectant pas les norm… https://t.co/3DaHIrndeP

—cedric_o(@Cédric O)

La DGCCRF note aussi que « par ailleurs, il a été constaté que sur la version de la plateforme à destination du consommateur français, la description des produits dans les annonces était quasi systématiquement rédigée en anglais ».

Coronavirus : épidémie d’arnaques à la vente de masques

Créée en 2010 et basée à San Francisco, la plateforme se concentre sur des produits bon marché principalement fabriqués en Chine. Elle a affirmé le 23 novembre avoir 100 millions d’utilisateurs actifs par mois, et se prépare à une introduction en Bourse aux Etats-Unis. Elle espère être ainsi valorisée de 25 à 30 milliards de dollars. Wish.com indique un chiffre d’affaires de 1,75 milliard de dollars de janvier à septembre 2020 (+32 % par rapport à la même période de 2019), et une perte nette de 176 millions (contre 55 millions les 9 premiers mois de 2019).

En 2017, la répression des fraudes avait épinglé 19 grands sites d’e-commerce, dont Amazon et Zalando, pour de fausses promotions.

Lire la Suite de l'Article