L'époque Économie

Investir dans des projets à taille humaine, ces petits cercles d’épargnants solidaires mus par d’autres objectifs que l’appât du gain le font depuis près de quarante ans. Un travail discret et efficace au profit des territoires.

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Vingt personnes mettant chacune au pot commun 30 ou 50 euros mensuels ont le pouvoir de faire avancer la transition écologique, tout en revigorant l’économie locale. Voilà ce que découvrent, un brin euphoriques, les nouveaux venus aux Cigales (Clubs d’investisseurs pour une gestion alternative et locale de l’épargne solidaire). L’acronyme est chantant, mais la bestiole largement méconnue du grand public. Cigales ? Nés au début des années 1980, ces petits cercles d’épargnants mus par d’autres objectifs que l’appât du gain permettent la floraison d’initiatives propices au développement durable des territoires. Partout en France, les Cigales effectuent un discret mais efficace travail de fourmis.

Rien que dans les Hauts-de-France, elles ont contribué dernièrement à l’émergence d’une ressourcerie, d’une unité de méthanisation, d’une centrale photovoltaïque citoyenne, d’une crèche coopérative, d’une épicerie de vrac livré en vélo cargo et d’une autre solidaire, d’un café atelier zéro déchets, d’un supermarché coopératif, d’une boulangerie itinérante, d’une société de construction écologique, d’un centre de découverte sur l’âne, d’un atelier de réparation de vélos, d’un garage solidaire…

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« Il y a 721 clubs en France liés par une charte, ils réunissent environ 5 000 Cigaliers, dénombre Yvonne Genest, coprésidente de la Fédération nationale des Cigales et de l’Association régionale des Cigales Pays-de-Loire. En ces temps de Covid-19, nous sommes plus que jamais actifs, même si c’est en visioconférence. Les entreprises que nous soutenons ont besoin de nous, nous serons là pour des financements complémentaires ou pour différer des échéances de remboursement. »

Tontine revisitée

« Bande décidée », « Thune éthique », « Les petits ruisseaux », « Banque à part » : comment fonctionnent ces clubs une fois franchie l’étape – que l’on sent mûrement réfléchie – du choix de leur nom ? Les cinq à vingt personnes ayant décidé d’épargner ensemble ouvrent un compte bancaire et créent une indivision. Chacune y place l’argent qu’elle veut (en moyenne, 600 euros par an), lorsqu’elle le veut, durant cinq années, en fonction des initiatives soutenues. Des « porteurs de projets » sont auditionnés (sur Zoom, actuellement). Décision commune est prise de contribuer, ou non, à les financer. « L’humain l’emporte sur le dossier, assure Mme Genest. Certains sont sans le sou ni famille pour les aider, mais avec de bonnes idées. On est les premiers à croire en eux depuis un certain temps. »

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