Lille : Des salariés d’Office Depot France manifestent devant le tribunal de commerce

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Le logo d'Office Depot sur un smartphone.

Le logo d'Office Depot sur un smartphone. — STRF/STAR MAX/IPx/AP/SIPA

Les syndicats d’Office Depot France sont particulièrement remontés. « Victime du fonds vautour Aurelius, l’Etat laisse faire » : environ 150 salariés de l’entreprise de fournitures de bureau, en redressement judiciaire, se sont rassemblés mardi devant le tribunal de commerce de Lille Métropole situé à Tourcoing, inquiets d’une éventuelle liquidation au printemps.

Le tribunal de commerce, qui a examiné l’état de la trésorerie lors de l’audience intermédiaire, a prononcé la poursuite d’activité au moins jusqu’au 20 avril, date d’une nouvelle audience. Le fonds d’investissement allemand Aurelius, actionnaire depuis 2017, n’était ni présent ni représenté.

La trésorerie « dans une impasse […] fin mai »

« Tout le monde a conclu qu’il y a un problème avec l’actionnaire », a rapporté à l’issue de l’audience à huis clos Sébastien Fournier, secrétaire du comité social et économique (CSE) central. « On sera dans une impasse de trésorerie fin mai. Si on n’a pas de solution mi-mai, l’entreprise va disparaître », a-t-il ajouté devant les salariés venus à Tourcoing à l’appel de l’intersyndicale Unsa, CFTC et CFE-CGC.

Les éventuels repreneurs ont jusqu’à vendredi pour déposer leurs offres. « Une vingtaine de candidats potentiels » se sont manifestés, a rapporté la direction. Par ailleurs, selon une source proche de la direction, « un plan de redressement pourrait se faire dans le cadre d’un projet avec l’actionnaire actuel ».

Une nouvelle direction en mars 2019

Spécialisée dans les matériels et fournitures de bureau, Office Depot France, qui emploie 1.750 salariés, exploite actuellement 60 magasins, des sites de commerce en ligne ainsi que trois entrepôts et 22 plates-formes de distribution, selon la direction. Selon les représentants du personnel, la société comptait encore 1.871 salariés en France en 2019, contre 1.584 un an plus tard.

Une nouvelle direction, arrivée en mars 2019 avec un plan de transformation, visait le retour à la rentabilité dès 2021 alors que le groupe dit avoir subi une baisse de chiffre d’affaires de près de 20 % en 2020. « La France n’est pas dans la stratégie paneuropéenne, résiduelle, d’Office Depot », a reconnu Guillaume de Feydeau, président d’Office Depot France. « L’entreprise connaît des pertes depuis quelque temps […] Ce coût de la restructuration, l’actionnaire n’a pas souhaité le payer ». « L’actionnaire a souhaité mettre en vente la filiale en mai 2020. Il n’a pas été trouvé de solution. Donc j’ai décidé de me mettre sous la protection du tribunal de commerce », a-t-il ajouté. Les manifestants ont pour leur part appelé le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, à prendre position.

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