« On a une paie de rien du tout » : le long combat des femmes de ménage de l’Assemblée nationale

Il y a 3 années 252

Elles sont une quinzaine à prendre la pose, coquettes et souriantes derrière leur masque, sur la très chic place du Palais-Bourbon. En ce matin ensoleillé du 18 novembre, il est 9 heures passées, et quelques-unes des femmes de ménage de l’Assemblée nationale sont restées après la fin de leur service. Fait rare : elles se sont réunies pour demander à bénéficier d’un treizième mois.

Au milieu de la petite troupe, Joana, la cinquantaine fatiguée, prend la parole la première. Cette femme d’origine cap-verdienne travaille ici depuis douze ans. Elle ne parle pas très bien français, cherche un peu ses mots, mais tout le monde la comprend. « Quand j’ai commencé ici, on me disait : “Ah l’Assemblée ? Ça veut dire que tu as une bonne paie.” Les gens ne savent pas qu’on a une paie de rien du tout. »

A ses côtés se tiennent le député « insoumis » François Ruffin, sa collègue LREM Sonia Krimi, l’ex-« marcheur » Cédric Villani et une poignée de délégués CGT.

« On est toutes cassées. Il y en a, c’est l’épaule. D’autres, le genou, poursuit Joana. Si on arrive à la retraite… » Elle n’a pas fini sa phrase que ses collègues l’applaudissent. Aucune caméra n’est venue filmer la scène, mais il s’agit bien d’une première tant ces discrètes employées évitent d’ordinaire de parler à visage découvert.

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175 agents de ménage pour 155 000 mètres carrés

Elles s’appellent Céleste, Ana, Jeannette, Mafing… Elles sont les invisibles de

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