Politique Économie française

Dans une note publiée mercredi, des économinistes estiment qu’avec les taux d’intérêts négatifs, la France peut s’endetter davantage.

Article réservé aux abonnés

La France a-t-elle les moyens d’amplifier encore son effort de relance ? A l’heure où les mesures de soutien liées à la pandémie de Covid-19 ont fait exploser l’endettement public à plus de 120 % du produit intérieur brut (PIB), l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) appelle à l’augmenter significativement pour répondre aux besoins d’un pays plongé dans la récession.

Dans une étude publiée mercredi 27 janvier, et dont Le Monde a pu prendre connaissance, les experts de ce cercle de réflexion d’inspiration keynésienne appellent rien moins qu’à doubler le plan de relance, pour y ajouter « de l’ordre de 100 milliards d’euros pour les dix ans à venir ».

Un nouvel avatar de l’« argent magique » que les Français ont parfois le sentiment d’avoir subitement vu surgir depuis un an ? « Ce n’est pas de l’irresponsabilité, mais la question budgétaire ne doit pas être un frein. On peut aller plus loin pour reconstruire la France de l’après-Covid, et élargir la relance à davantage d’investissements d’infrastructures (nouvelles mobilités, rénovation thermique…), à la santé, l’éducation ou la recherche », soutient Xavier Ragot, président de l’OFCE et professeur à Sciences Po.

« On a changé de monde »

Selon lui, calculer l’acceptabilité de la dette publique par rapport au PIB, comme c’est le cas selon les règles européennes, n’est plus pertinent à l’heure des taux d’intérêt bas, voire négatifs, qui rendent indolore le fait de s’endetter. « Ce qui est essentiel pour les finances publiques, c’est le coût de la dette, pas son montant », souligne la note.

De fait, en 1997, la charge de la dette – les intérêts payés – s’élevait à 45 milliards d’euros. Elle devrait tomber à 26 milliards en 2022, alors que la dette est passée entre ces deux dates de 60 % à 120 % du PIB. « On a changé de monde : on peut faire en sorte que l’Etat utilise la dette pour créer de la richesse économique et sociale, souligne M. Ragot. En restant au niveau de charge d’intérêts d’avant-crise (1,5 % du PIB en 2019), on peut augmenter la dette de cinq points, soit 100 milliards d’euros. »

La note de l’OFCE bat également en brèche l’un des arguments majeurs des partisans de moins de dépenses. « Une hausse de la dette publique n’est pas un endettement envers les générations futures. Davantage de dette publique, c’est d’abord plus de redistribution au sein de chaque génération », peut-on y lire.

Il vous reste 63.42% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

Découvrir les offres multicomptes

Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

Comment ne plus voir ce message ?

En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

Y a-t-il d’autres limites ?

Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

Vous ignorez qui est l’autre personne ?

Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.