La ministre du Travail Elisabeth Borne s’est opposée nettement dimanche à son homologue des Finances Bruno Le Maire qui a qualifié la réforme des retraites de « priorité absolue » pour rembourser la dette du Covid.
« La priorité absolue, c’est de sortir la crise sanitaire économique, sociale, de protéger les emplois, c’est l’avis unanime des partenaires sociaux », a répondu Elisabeth Borne, interrogée lors de l’émission « Dimanche en politique » sur France 3 sur les déclarations de son collègue.
?#Retraites : @Elisabeth_Borne estime que s'il doit y avoir réforme "c'est pour un système universel plus juste, pa… https://t.co/ZND59BcukY—DimPolitique(@DimancheEnPolitique)
Dans Le Parisien dimanche, Bruno Le Maire dit avoir « la conviction forte » que la réforme des retraites devait être « la priorité absolue ».
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« Une réforme de justice sociale »
Autre point de désaccord entre les deux ministres, le sens de la réforme.
Bruno Le Maire la présente, comme un des facteurs, avec « le retour de la croissance » et « la maîtrise de nos dépenses de fonctionnement », qui permettront à l’Etat « de rembourser la dette » issue du Covid.
Mais pour Elisabeth Borne, ce n’est pas l’objet de la réforme.
« C’est une réforme de justice sociale, qui vise à mettre en place un système universel plus équitable. C’est sur ce sujet que je chercherai à reprendre les concertations avec les partenaires sociaux », a-t-elle dit, rappelant, à l’intention de son collègue, que cet agenda social « avait été acté autour du Premier ministre ».
« Il faut trouver un chemin pour reprendre les discussions avec les partenaires sociaux », a-t-elle dit, sans donner d’indications sur le calendrier, de plus en plus serré d’ici la présidentielle.
Réforme des retraites : vers un sprint ou une reculade ?
La réforme « ne peut se faire qu’en concertation avec les partenaires sociaux », a-t-elle insisté, et dans le cadre « d’un débat parlementaire apaisé », c’est à dire « pas avec le 49.3 », comme cela a été fait en première lecture à l’Assemblée avant l’éclatement de la crise sanitaire.