Les rails d'occasion de la SNCF doivent-ils être libre d'accès ? — GILE Michel/SIPA
Des opérateurs alternatifs européens ont réclamé ce lundi de pouvoir accéder aux rames TGV d’occasion de la SNCF, afin de développer une offre concurrente, si cette dernière devait obtenir des aides d’Etat pour sa filiale Eurostar.
Le PDG de la compagnie française des chemins de fer, Jean-Pierre Farandou, avait estimé la semaine dernière que l’opérateur transmanche, détenu à 55 % par la SNCF, aurait besoin du soutien de la France et du Royaume-Uni au printemps, pour surmonter les problèmes de trésorerie provoqués par la pandémie et l’effondrement du trafic passagers, dans un entretien au Financial Times.
Distorsion de la concurrence
Mais un groupe d’opérateurs alternatifs européens, Allrail, dénonce une distorsion de concurrence au profit de l’opérateur historique français au moment où celui-ci investit des sommes importantes dans l’expansion de ses services à l’étranger.
Cette association basée à Bruxelles --qui inclut notamment les opérateurs Transdev, FlixTrain et Italo ainsi que le gestionnaire d’infrastructure Getlink (Eurotunnel)--, relève que la SNCF a investi 600 millions d’euros pour lancer ses trains à bas coûts Ouigo en Espagne à partir du mois de mai, tandis qu’Eurostar a perdu environ 585 millions d’euros l’an dernier.
"Allrail est favorable aux aides d’Etat pour aider Eurostar, mais il doit y avoir des mesures correctives strictes en matière de concurrence. Par exemple, la SNCF doit donner aux opérateurs indépendants un accès égal à ses rames TGV et Eurostar d’occasion, --comme celles qu’elle fournit à sa filiale Ouigo-- à des conditions commerciales équitables, raisonnables et non discriminatoires", a déclaré le groupement dans un communiqué. "La SNCF ne doit pas recevoir des aides d’État sans aucune condition à un endroit et se développer sans contrôle ailleurs", ont ajouté les opérateurs alternatifs.