Un «plan Marshall» est nécessaire pour relancer le pays, estime François Bayrou

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Le Haut-commissaire au Plan estime qu'un cantonnement de la dette Covid permettrait de financer les dépenses d'urgence engagées, mais aussi de relancer l'économie française.

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Publié il y a 27 minutes, Mis à jour il y a 6 minutes

Le Haut-commissaire au Plan François Bayrou.

Le Haut-commissaire au Plan François Bayrou. Jean-Christophe Marmara / Le Figaro

Un «plan Marshall» sur dix ans pour reconquérir la capacité de l'appareil productif français. Telle est la volonté du Haut-commissaire au Plan François Bayrou pour relancer la France après la crise sanitaire. Invité de la matinale de FranceInfo ce jeudi 25 février, il a précisé sa stratégie de «cantonner» la «dette Covid», évoqué publiquement mercredi devant le Conseil économique, social et environnemental (Cese).

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Le Haut-commissaire au plan a présenté son rapport à Emmanuel Macron il y a de cela quelques semaines. «Je ne parle pas au nom du président de la République, mais je pense qu'il est intéressé», a-t-il affirmé. L'objectif initial du rapport était de réfléchir à une nouvelle stratégie de finances publiques pour l'Hexagone, qui a vu son endettement passer d'environ 100 % à près de 120 % du PIB avec la pandémie.

«Il y a une très grande inquiétude des Français face à la dette», a affirmé l'élu béarnais. Il estime que les citoyens «à qui on a expliqué que nous n'avions pas d'argent pendant des années» sont désorientés face aux dizaines de milliards mis sur la table depuis le début de la crise sanitaire. François Bayrou se dit favorable à ce que la «dette Covid» soit mise de côté, et que son remboursement ne commence que vers 2030, et s'étale ensuite jusque vers 2060. Cela concernerait les emprunts publics contractés depuis mars 2020 pour financer les dépenses spécifiquement liées au Covid-19. Soit le soutien aux entreprises et aux salariés, les dépenses sanitaires ainsi que l'investissement dans notre système de santé. Le maire de Pau estime que cette «dette de guerre» pourrait atteindre les 200 milliards d'euros d'ici la fin 2021, alors que l'année 2020 a déjà coûté 86 milliards.

L'éventualité d'une annulation de la dette est par ailleurs rejetée, car il estime que cela endommagerait la capacité d'emprunt de notre pays. Nombreux sont les politiques et économistes qui s'écharpent autour de ce sujet ces derniers mois.

Un «plan Marshall national»

Ce cantonnement et différé de remboursement de la «dette Covid» permettrait non seulement de financer les dépenses d'urgence engagées, mais aussi de rajouter plus de 250 milliards d'euros à la relance de l'économie française. Une «dette de reconstruction» qui découlerait d'un «plan Marshall national» au-delà du plan de relance de 100 milliards déjà mis sur la table par le gouvernement.

«Il n'y a pas de générations avant nous qui aient eu la chance de pouvoir se reconstruire en empruntant à taux 0. Il faut s'en servir pour investir», a affirmé François Bayrou. Notamment dans des secteurs stratégiques, tels que les satellites, les fusées, les sous-marins nucléaires et la robotique. «La priorité doit être de combler le déficit commercial français, et rattraper notre retard dans les secteurs dans lesquels nous sommes absents par négligence», a-t-il estimé. Le déficit du commerce extérieur s'est aggravé d'environ 8 milliards d'euros en 2020, à 65,2 milliards d'euros, selon le dernier chiffre publié par les Douanes.

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