UniCredit: Le départ de Mustier n'est pas lié à MPS, selon le Président désigné

Il y a 3 années 178

ROME (Reuters) - La démission de Jean-Pierre Mustier de son poste d'administrateur délégué d'UniCredit n'a rien à voir avec une éventuelle acquisition de Monte dei Paschi (MPS), a déclaré le nouveau président désigné d'UniCredit, Pier Carlo Padoan, selon des propos publiés dimanche.

Dans un entretien au quotidien italien Corriere della Sera, Pier Carlo Padoan a démenti l'idée que le départ du banquier français facilite une fusion avec MPS, après une chute des actions UniCredit, la semaine dernière, liée à des craintes de voir la banque italienne se lancer dans un périlleux projet d'achat de sa fragile rivale.

"MPS n'a joué aucun rôle dans la décision de Mustier de quitter UniCredit à la fin de son mandat actuel. De plus, sa décision ne change en rien la position de la banque face à une telle opération", a-t-il dit.

Jean-Pierre Mustier, respecté dans les milieux financiers italiens pour ses quatre années à la tête d'UniCredit, a annoncé lundi qu'il quitterait son poste d'administrateur délégué au terme de son mandat actuel en avril - ou dès qu'un successeur lui aura été trouvé - en raison de ses désaccords stratégiques avec le conseil d'administration.

Cette décision est intervenue alors qu'UniCredit était en pourparlers avec le Trésor au sujet du MPS, que Rome tente à nouveau de privatiser, selon des sources.

Tentant de rassurer les investisseurs, le président désigné du conseil d'administration d'UniCredit a déclaré que la stratégie de rendement du capital de la banque était inchangée et a exclu toute transaction portant atteinte à sa position.

Selon Pier Carlo Padoan, la décision de Jean-Pierre Mustier est due à des divergences de vues quant aux "mesures à prendre sur la stratégie d'intégration en dehors de l'Italie".

"La stratégie, sur laquelle nous sommes d'accord, n'est pas en cause. Différents points de vue ont émergé sur la façon de la faire avancer."

Pier Carlo Padoan, nommé en octobre pour devenir président du conseil d'UniCredit, a également démenti des informations selon lesquelles il aurait contesté l'orientation internationale de Jean-Pierre Mustier en préconisant plutôt une expansion en Italie.

Ancien ministre italien de l'Economie qui a supervisé le sauvetage du MPS et membre du Parlement du parti PD au pouvoir au moment de sa nomination, il a aussi cherché à dissiper les inquiétudes concernant l'ingérence politique.

"L'ingérence politique, réelle ou alléguée, ne peut être que nuisible (...). Mais dans les décisions d'UniCredit, l'ingérence politique n'a joué aucun rôle."

(Angelo Amante, version française Benjamin Mallet)

Lire la Suite de l'Article