PARIS, 6 décembre (Reuters) - La France opposera son veto si
un accord venait à être trouvé entre négociateurs européens et
britanniques et qu'il s'avérait non conforme à ses intérêts, a
rappelé Clément Beaune dans une interview à paraître dans le
Journal du Dimanche. "Dans ce test de souveraineté, lUnion européenne doit
défendre les siens, ses intérêts et son modèle. Nous le ferons.
Sil y a un accord, nous évaluerons le texte, lanalyserons", a
dit le secrétaire d'État chargé des Affaires européennes. "Mais, si laccord nétait pas bon et non conforme à nos
intérêts, et notamment pour les pêcheurs, nous, la France, comme
chaque Etat membre, nous pourrions y mettre notre veto." La pêche, avec les règles d'une concurrence équitable, et le
mécanisme de règlement des litiges, est un des principaux points
de divergences qui empêchent les deux camps de parvenir à un
accord à moins d'un mois de date butoir du 31 décembre. "Laccès à 100% aux quotas de pêche dans la zone maritime du
Royaume Uni, on sait que cest fini. Mais il faut un accès large
et durable", a dit Clément Beaune. "Les Britanniques ne peuvent pas d'un côté vouloir l'accès à
la totalité de notre marché unique européen, et de l'autre,
exclure la pêche de cet ensemble." Selon le secrétaire d'Etat français, la position de Paris
n'est pas isolée et l'Europe fait front commun dans ses
exigences à l'égard de Londres et la France se sent soutenue par
l'Allemagne et par sa dirigeante Angela Merkel. "Quant à la chancelière, elle souhaite un accord mais défend
aussi notre niveau dexigence et connaît suffisamment bien le
marché européen pour deviner comment léconomie allemande
pâtirait dun mauvais accord. Bref, le pari britannique dune
division de lUnion a échoué."
(Nicolas Delame et Richard Lough)