Covid-19 : rien ne sera plus comme avant pour les salariés français…

Il y a 3 années 220

Alors que la fin (progressive) du deuxième confinement approche et que la règle du télétravail à 100 % dans les entreprises – quand c'est possible – va peut-être évoluer dans les prochaines semaines, Le Point a cherché à savoir, grâce à la technologie d'études et de sondages de la plateforme Happydemics*, comment les Français envisagent leur rapport au travail en général, à leur travail en particulier, et à leur entreprise, après des mois de bouleversements liés à la crise sanitaire. Quelles sont leurs motivations ? Leurs attentes ? Leurs angoisses, leurs ambitions ?

Respecter des horaires fixes au bureau, une pratique jugée « dépassée »

Il a été demandé aux salariés français de déclarer quels seraient, selon eux, les côtés dépassés de l'entreprise post-Covid 19. Le « manque de transparence » est ce qui paraît, aujourd'hui, le plus dépassé pour l'ensemble des répondants, avec 39 % de réponses sur ce point. Viennent ensuite le fait de « ne pas être impliqué dans la plupart des décisions de l'entreprise » (30 %), de « respecter des horaires fixes » (26 %), de « mener des entretiens annuels avec votre n + 1 » (24 %), et d'être « obligé de venir au bureau » (15 %). On note, ici, certaines différences de perception en fonction des profils d'âge : alors que 26 % des répondants sont exaspérés par le respect des horaires fixes, cette tendance est plus marquée auprès des femmes de 25 à 44 ans, puisqu'elles sont 35 % à ressentir cette exaspération. De même, si 24 % estiment que les entretiens annuels avec leur n + 1 sont dépassés, la tendance bien plus forte auprès des Franciliens de 45 à 54 ans (43 %).

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Il est intéressant de se pencher également sur les envies futures des salariés français et sur leur manière de se projeter dans l'avenir. Leurs aspirations divergent fortement en fonction des générations. Alors que 26 % des 25-44 ans se voient dans la même entreprise, mais à un poste plus élevé, 35 % des plus de 55 ans se voient ailleurs. De même, les plus jeunes ne semblent pas avoir encore d'idée fixe sur leur avenir. 19 % se voient à un poste plus élevé, 15 % se voient créer leur société, 16 % se voient ailleurs. Dans l'éventualité d'un départ envisagé de leur entreprise actuelle, et du choix d'un nouveau job, voici quelles sont les priorités et critères de sélection des salariés. Ce qui frappe, c'est que les générations n'accordent pas toute la même importance au « poste et à son intérêt ». En effet, c'est une dimension importante pour les plus de 45 ans, ça l'est moins pour les 18-44 ans. Les générations s'accordent en revanche pour dire qu'elles souhaitent « apprendre dans leur nouvelle entreprise ». Concernant la volonté de travail en mode projet, c'est auprès de la jeune génération qu'elle est la plus marquée.

La qualité d'écoute du management, priorité n° 1 des salariés

Il a enfin été demandé aux salariés de donner une définition de « l'entreprise idéale »Au global, les répondants souhaitent être dans une entreprise où les manageurs savent écouter, aider et faire confiance (59 % des réponses), une entreprise engagée au niveau social et environnemental (32 %), une entreprise qui investit dans la formation pour diversifier les apprentissages (22 %), une entreprise qui favorise l'entrepreneuriat (18 %). Certaines entreprises – celles qui tireront le mieux leur épingle du jeu en ces temps de crise – pourraient avoir des difficultés à conserver leurs collaborateurs. La « diversité des missions » semble être un prérequis important pour garder les salariés, viennent ensuite l'esprit d'équipe, puis les « horaires souples » et également le « fait de pouvoir télétravailler ». C'est désormais une certitude : le respect d'horaires fixes et la présence obligatoire au bureau appartiennent déjà à un passé révolu. La généralisation du télétravail est passée par là et les salariés refusent tout net un retour au monde d'avant.

*Enquête réalisée par Happydemics (www.happydemics.com) entre le 30 novembre et le 3 décembre auprès de 3 867 répondants représentatifs des Français et 620 salariés des ME (microentreprises), PME, ETI et GE.

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