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Les jeunes, durement touchés par les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19, ne peuvent bénéficier de la solidarité nationale avant 25 ans. Dans une tribune au « Monde », seize représentants d’organisations de jeunesse dénoncent une exception injustifiable.

Publié hier à 05h00 Temps de Lecture 3 min.

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Tribune. Depuis la première vague de la pandémie de Covid-19, la France est plongée dans une crise économique sans précédent. Les jeunes comptent au nombre des premières victimes. Si la fragilité de cette population n’est pas un fait nouveau, les crises sanitaires et économiques ont amplifié ce phénomène de paupérisation. Plus souvent en contrats précaires, plus souvent en période d’essai et durement exposés au travail ubérisé, les jeunes sont les premières et premiers à subir les effets de la crise économique sur l’emploi. Au dernier trimestre 2020, près d’un jeune sur quatre est au chômage. A celles et ceux qui ont perdu leur emploi s’ajoutent les centaines de milliers d’autres arrivés en septembre au terme de leur formation sur un marché de l’emploi saturé et dégradé. Ne disposant d’aucune épargne et étant exclus des mécanismes de solidarité nationale, ces jeunes sont plus vulnérables à la perte de revenu et ils sont de plus en plus nombreuses et nombreux à tomber dans la grande précarité.

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Face à ce contexte inédit, le gouvernement a lancé le 23 juillet le Plan 1 jeune, 1 solution. Manifestement, celui-ci n’est pas à la hauteur. Faute de solutions, de nombreux jeunes se retrouvent sans emploi ni formation et surtout sans aucun revenu. Et pour cause, ce plan ne propose pas suffisamment de solutions, et les mesures ne prévoient que des contrats précaires sans aucun mécanisme d’accompagnement. Après plusieurs mois, force est de constater que le plan d’urgence du gouvernement ne fonctionne pas. La situation est pire que celle de l’été dernier. Le nombre de jeunes en recherche d’emploi augmente drastiquement et le nombre des moins de 25 ans vivant sous le seuil de pauvreté ne cesse de croître alors même que des impacts de la crise économique actuelle sur l’emploi sont encore à venir.

Filet de sécurité nécessaire

La majorité est fixée à 18 ans depuis plusieurs décennies. Les jeunes de 18 à 25 ans peuvent voter, se salarier, payer des cotisations, être prélevés de l’impôt sur le revenu, mais se voient pourtant refuser l’accès au RSA. Cette exception est injustifiable et doit cesser.

Bien que n’étant pas l’alpha et l’oméga d’une politique jeunesse, l’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans représente un filet de sécurité nécessaire au vu du contexte. Non seulement cette mesure permettrait d’éviter qu’un trop grand nombre de jeunes ne tombent dans l’extrême précarité, mais elle doit également permettre d’accompagner l’ensemble de ces jeunes vers des mécanismes d’insertion professionnelle ou de formation. Les mécanismes d’accompagnement du RSA doivent ainsi être renforcés et permettre de sécuriser davantage les parcours de vie. En plus d’apporter une sécurité financière, il doit permettre d’amener les jeunes vers une sécurité d’emploi ou de formation.

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